Patrick Morand photographies nature et paysages

 

Paramètres influant sur la qualité des images numériques

Capteur, objectif et format d'enregistrement

 

<< précédentepage 2/2
 

Collines du Massif des Maures
Fichier RAW Nikon développé avec SilkyPix

Objectif :

C'est à travers l'objectif que se forme l'image qui va être projetée sur le capteur puis enregistrée par celui-ci. La qualité de l'image finale dépend donc en premier lieu de celle de ses lentilles et de sa fabrication.

Aujourd'hui certains ne jurent encore que par les focales fixes et font mauvaise presse aux objectifs zooms. A mon avis, cette discrimination ne repose plus sur rien de concret.
En effet, les zooms haut de gamme actuels sont d'une qualité optique équivalente à la plupart des focales fixes et ils rendent des services tout à fait appréciables :

  • Diminution de la fréquence de changement d'objectifs et donc diminution des chances de faire rentrer des poussières qui finiront par se coller sur le capteur.

  • Possibilité d'ajuster précisément le cadrage lors de la prise de vues.
    Par exemple, lorsque le photographe a installé son trépied tant bien que mal sur un rocher au milieu d'une rivière, qu'il est lui même en équilibre sur ce même rocher, il est bien content de pouvoir cadrer précisément sans avoir à changer d'objectif sans compter qu'il n'existerait peut être pas de focale fixe lui permettant d'obtenir exactement ce qu'il désire.
En fait la légende des focales fixes est née à l'époque où les zooms ont fait leur apparition et où les fabricants ne savaient pas encore allier leur complexité à une grande qualité optique. Depuis les choses ont bien évolué.
De plus, avec du film et à fortiori en moyen ou en grand format, cadrer un peu large n'était pas gênant car il était toujours possible de recadrer au tirage sans trop perdre de qualité. En numérique si le cadrage original est imprécis il faut recadrer en coupant l'image de façon logicielle on perd ainsi des pixels ce qui peut réduire plus ou moins fortement la capacité d'agrandissement des images.

A mon avis, les focales fixes haut de gamme ne conservent aujourd'hui leur intérêt que dans deux cas :

  • Lorsque le photographe a besoin d'un objectif peu encombrant.
  • Lorsqu'il s'agît de réaliser des photos dans des ambiances très peu lumineuses où une très grande ouverture de diaphragme est indispensable.

Format d'enregistrement des images :

Les capteurs des appareils numériques sont capables de fournir pour chaque pixel des informations de couleur codées sur 12, 14 ou 16 bits.
Le format JPEG ne sait enregistrer ces informations que sur 8 bits. Si un appareil photo est configuré pour enregistrer les images dans ce format il va effectuer lui même la conversion selon des algorithmes figés lors de sa conception et on peut considérer qu'environ 30% des informations délivrées par le capteur ne figureront pas dans l'image obtenue.
Les détracteurs du format RAW avancent que cette perte d'information n'est pas gênante pour les raisons suivantes :

  • Si la photo est destinée à être imprimée sur du papier, elle sera de toutes façons convertie dans un format ne gérant que 8 bits par couleur au moment de l'impression.
    Celà n'est pas faux dans la mesure où actuellement la très grande majorité des systèmes d'impression ne travaillent que sur ces 8 bits. Il est par contre fortement probable qu'afin de pouvoir reproduire un gamut de plus en plus étendu, les prochaines générations d'imprimantes permettront de travailler directement avec 16 bits pour chaque information RVB.
    D'autre part, même dans l'état actuel des choses un tirage de haute qualité s'obtient le plus souvent en appliquant quelques retouches logicielles à l'image originale avant de l'imprimer. Que ces retouchent concernent la tonalité, la colorimétrie ou la netteté, elles sont nettement plus efficaces lorsque le logiciel dispose de toutes les informations pour chaque composante de chaque pixel.

  • Si la photo est destinée à être utilisée sur un site internet, elle le sera au format JPEG et sa taille sera de plus fortement diminuée.
    Une nouvelle fois, cette remarque n'est pas fausse mais dans certains cas même pour illustrer un site internet il peut être nécessaire de déboucher des ombres ou de récupérer un peu de détails dans les hautes lumières. Celà se fera plus facilement et de façon d'autant moins artificielle si le logiciel dispose de toutes les données originales pour travailler.
La seule solution pour conserver toutes les données issues du capteur de l'appareil est d'enregistrer les images dans le format RAW de l'appareil photo. Celà permet d'en tirer le meilleur en les traitant avec un logiciel de qualité qui sait dans tous ses traitements prendre en compte toutes les informations contenues dans les fichiers images.
De plus ces logiciels évoluent en permanence avec la puissance des matériels informatiques et en développant aujourd'hui un fichier RAW enregistré il y a trois ou quatre ans on peut obtenir une image de meilleure qualité qu'avec les outils qui existaient à l'époque de la prise de vue.

Pour terminer, je dirai que personnellement je me méfie un peu des appareils qui offrent une trop grande résolution avec des capteurs trops petits, que je m'efforce d'utiliser des zooms de bonne qualité et que j'enregistre systématiquement mes photos dans le format RAW.

 

<< précédentepage 2/2