Ce village est situé dans une région de montagne très vallonnée. Le paysage est totalement ensoleillé aux heures où le soleil est le plus haut mais si l'on veut bénéficier des lumières plus intéressantes, on ne peut pas éviter l'ombre du premier plan.

Devant ce genre de scène, le photographe à trois solutions :

• Exposer sa photo pour les hautes lumières et boucher totalement les zones d'ombres.
  Pour cette image, celà ne me semblait vraiment pas une bonne solution car la partie noire aurait occupé une trop grande part de la photo.

• Réaliser plusieurs prises de vues exposées différemment puis les mélanger soit manuellement soit par un traitement HDR pour produire sa photo finale.
  Etant donné que ce jour là, le vent soufflait en tempête dans les montagnes, cette technique n'était pas vraiment envisageable car la végétation au premier plan était trop agitée.

• Utiliser une filtre gris dégradé qui permet de protéger les hautes lumières de la surexposition tout en évitant le bruit dans les ombres.

J'ai donc retenu la troisième solution en employant un filtre gris dégradé doux capable de compenser 3 IL.
Après la prise de vue, je disposais d'un fichier RAW présentant un histogramme tout à fait convenable mais donnant un image assez plate.

Développer ce fichier par les habituelles manipulations de courbes ne me satisfaisait pas : il était très difficile de donner un contraste satisfaisant à la partie éclairée sans boucher les ombres.
Plutôt que de me lancer dans des opérations de masquage toujours un peu longues, j'ai préféré développer mon image avec trois expositions différentes (0, -0.7, +0.7) puis créer une pseudo image HDR et la tonemapper avec le logiciel Picturenaut.
Son opérateur "Adaptive logarithmic" m'a permis en moins d'une minute de retrouver une image assez bien équilibrée avec des contrastes satisfaisants dans les zones fortement éclairées comme dans les zones d'ombre.

Pour terminer, j'insiste sur le fait que sans utiliser de filtre lors de la prise de vue, les ombres auraient été tellement sous exposées que le tone mapping aurait sans doute révélé autant de bruit que de détails.