Patrick Morand photographies nature et paysages

 

Deux méthode de stabilisation pour la photo numérique

Photo aérienne du village de Grimaud

La stabilisation rend de bons services aux photographes. Elle permet de maintenir la netteté des images lorsque la vitesse d'obturation descend un peu et facilite la visée surtout lors de l'utilisation d'objectifs à grande focale.

Pour la photo argentique, la seule possibilité consistait à utiliser des objectifs munis de gyroscopes analysant en temps réel les tremblements de l'appareil et de moteurs très précis et rapides chargés de déplacer les lentilles "en sens inverse" afin de compenser ces mouvements parasites.

Avant l'arrivée du Dimage A1 de Minolta fin 2003, les appareils numériques étaient logés à la même enseigne.
Avec le A1, Minolta a changé la donne et introduit une nouvelle technique de stabilisation basée non pas sur le déplacement des lentilles de l'objectif mais sur de micro-déplacements du capteur de l'appareil photo.
Cette nouvelle technologie a également été employée sur deux réflex numériques, les Dynax 7D et 5D, au grand bonheur des Minoltistes dont la marque ne disposait pas d'objectifs stabilisés.

Sony qui a repris les activités photo de Konica-Minolta vient de produire son premier réflex numérique, le Alpha 100. Cet appareil est également stabilisé par le capteur.

A l'heure où les géants de l'électronique se positionnent de plus en plus sur le marché de la photographie, il est probable que cette technique va être implantée sur de plus en plus d'appareils photo d'entrée de gamme.
Les photographes pourront ainsi profiter de la stabilisation sans avoir à investir dans des objectifs haut de gamme et les nouveaux fabricants pourront se dispenser des coûts de recherche et développement qu'impliquerait la fabrication d'optiques stabilisées.

On peut par contre se demander ce que vont faire Nikon et Canon qui eux ont investi dans la production d'objectifs stabilisés de haut niveau.

  • Soit ils ne réagissent pas et ils risquent de perdre des clients dans le grand public qui se tournera vers les marques qui leur offiront des technologies meilleur marché.
  • Soit ils se mettent également à produire des appareils photos munis de capteurs stabilisés et dans ce cas ils auront du mal à vendre leurs objectifs haut de gamme.
  • Soit ils continuent à parier sur la stabilisation optique en l'implantant dans des objectifs un peu moins luxueux.
A l'heure actuelle, c'est la troisième hypothèse qui semble devoir se réaliser avec par exemple le Nikon 18-200 AFS-VR.
Cette démarche me semble la plus intéressante pour les photographes car il ne faut pas l'oublier, la stabilisation optique est la seule qui permette de maintenir la stabilité de la visée avec un réflex.
En effet, lors de la visée, le miroir est baissé, l'obturateur fermé et le capteur aveuglé. Ce que l'on voit dans le viseur est directement le reflet de l'image formée par l'objectif.

Note : Certains réflex numériques Olympus (et aussi Panasonic) sont munis de viseurs de Porro dans lesquels une partie de la lumière provenant de l'objectif est transmise au capteur durant la visée qui peut donc s'effectuer par l'écran arrière. Ces appareils pourraient donc (à conditions de viser via le LCD) profiter du confort d'un capteur stabilisé même lors de la visée.
Il faut par contre savoir que si l'on utilise le viseur optique, le système de Porro donne une image nettement moins lumineuse qu'un viseur classique. Je ne pense donc pas que cette technologie soit un jour implantée sur les appareils haut de gamme, d'autant plus que la visée à bout de bras par l'écran arrière présente quelques inconvénients : l'appareil est moins stable que lorsqu'il est appuyé contre le front, le photographe a plus de mal à s'immerger dans la scène, ...

Trois petites choses pour conclure :

  • Qu'elle provienne du capteur ou de l'objectif, la stabilisation ne permet que d'amortir les mouvements parasites du photographe mais en aucun cas de figer un sujet mobile lorsque la vitesse d'obturation est trop faible.

  • Certains compacts numériques se disent stabilisés alors qu'ils se contentent d'augmenter automatiquement leur sensibilité lorsque la vitesse descend trop. Si celà permet de résoudre le problème des sujets mobiles, celà entraine également une montée du bruit qui nuit à la qualité des images.

  • Quelque soit la technique de stabilisation adoptée, il vaut mieux ne pas abuser du café avant une séance de prises de vues.